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Introduction

La priorité actuelle du CACSPI est la Banque de données ethnographiques du Laos, projet prototype de réalisations ultérieures.

Selon le dernier accord en date du 26 Juin 2001 entre le Centre d'Anthropologie de la Chine du Sud et de la Péninsule Indochinoise et l'Institut de Recherche sur la Culture du Ministère de l'Information et de la Culture de la République Démocratique Populaire Lao, le CACSPI fournit des experts pour participer à une évaluation générale de la culture matérielle et immatérielle des 47 groupes ethniques officiels recensés dans ce pays(voir tableau en annexe n° ), et bien évidemment contribuera à identifier et faire connaître les autres.

Ce programme a été mis en place en 1997, après avoir été retenu parmi les recommandations au Gouvernement laotien dans les conclusions de la Rencontre Internationale d'Experts pour la Sauvegarde et la Promotion du Patrimoine Culturel Immatériel des groupes minoritaires en R.D.P. lao organisée par l'UNESCO en octobre 1996. La création d'une Banque de données ethnographiques à Vientiane a reçu toute l'attention des autorités concernées et le projet, cofinancé par le ministère des Affaires Etrangères français et le CACSPI, alors laboratoire du C.N.R.S., a pu être mis en chantier dès le mois de novembre 1997, avec remise officielle du matériel et de l'installation de la Banque au Vice-ministre de l'Information et de la Culture.

La Banque de données ethnographiques du Laos a été mise en œuvre à Vientiane fin 1997 par une coopération CACSPI - I.R.C. (Institut de Recherche sur la Culture), que la disparition du laboratoire C.N.R.S. risquait de condamner à moyenne échéance. D'autres projets, en Chine et en Thaïlande, où le CACSPI bénéficie de nombreux correspondants du fait de ses activités passées, sont actuellement à l'étude.

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Les finalités poursuivies par le CACSPI dans la création de la Banque de données ethnographiques du Laos

Il s'agissait de doter l'Institut de Recherche sur la Culture (I.R.C.) de Vientiane d'un instrument de sauvegarde et de promotion des cultures tant minoritaires que majoritaires. Or, comme dans tous les pays communistes, la gestion de la Culture en RDP Lao est également représentée sur le terrain par un bureau de la Culture aux échelons provincial et cantonal. Les agents locaux de la Culture sont nommés par le Ministère mais administrés par leur province de rattachement. Il convient donc de les rallier au projet d'une façon tout à fait spontanée en leur organisant des stages sur le terrain pour les mettre au courant des équipements et des techniques modernes d'enquête. Dans un deuxième temps, lorsque le matériel sera en quantité suffisante des antennes régionales seront organisées qui leur permettront d'avoir un accès direct par réseau aux données qu'ils auront contribué à recueillir. C'est ainsi que dès à présent l'équipe de la Banque remplit sa double mission de sauvegarde et de promotion :

- Sauvegarde, en formant les agents de culture locaux à recueillir des documents ethnographiques bruts: photographies, enregistrements sonores et vidéo, avec un appareillage numérique. Ces documents déjà informatisés sont regroupés à Vientiane par l'I.R.C. sur des CD Rom avec les commentaires et les explications appropriés. Désormais ils peuvent servir à communiquer avec des spécialistes internationaux ou être conservés sous cette forme matérielle minime pour l'usage des ethnies elles-mêmes quand, plus tard, elles s'interrogeront sur des traditions disparues.
- Promotion, en attirant l'attention des minoritaires sur la valeur de leur patrimoine tant matériel qu'immatériel, ce qui ne manquera pas d'exercer un effet valorisant. Cette valorisation à leurs propres yeux est la meilleure protection contre le découragement et la tentation d'abandon qui peuvent saisir certains peuples en phase de développement économique devant la tentation de la modernisation et de la globalisation de la culture.

Les agents de la culture locaux auront également acquis une base de dialogue solide et une relation plus intime avec les minoritaires dont ils sauront mieux protéger le patrimoine, rétablissant ainsi le dialogue entre cultures majoritaires et minoritaires tout en éloignant la tentation de standardisation rapide toutes populations confondues.

La participation du CACSPI est d'implanter le matériel nécessaire et d'assurer sur place la formation de ce personnel déjà disponible pour cette finalité. L'I.R.C., au terme de cette installation, peut véritablement posséder une banque de données essentielles sur l'ensemble du patrimoine matériel et immatériel de la R.D.L. et réaliser sa vocation de sauvegarde, de promotion et d'information au plan national comme international.

Notre choix s'est arrêté, après discussion, sur l'arbre suivant pour organiser les données (chaque mot représente un dossier) étant entendu qu'on pourrait y accéder soit par province, soit par ethnie et autres dénominations identitaires.

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L'arbre de données

art :
chants ( religieux, rituels, traditionnels) ; danses (id.) ; décors (broderies, gravure, peinture, sculpture, tissage) ; littérature (écrite, orale) ; musique (instruments, orchestres)
 
Costumes :
hommes ; femmes ; enfants (costumes de deuil, fête, mariage, quotidiens, religieux) ; fabrique (confection, fil, motifs, teinture, tissus) .
 
Développement rural :
innovations ; délocalisations.
 
Economie :
type (commerciale ; familiale) ; activités (agriculture, artisanat, chasse, cueillette, marché, pêche, - de subsistance) ; division sexuelle du travail.
 
Ecosystème :
communication (transport mécanique ; traditionnel) ; conservation de l'environnement ; rapport ethnobotanique ; rapport ethnozoologique.
 
Ethnies :
famille linguistique ; identités (culturelle, locale, tribale).
 
Géographie :
cours d'eau ; forêts ; grottes ; montagnes ; plaines.
 
Habitation :
maison (architecture, construction, dépendances, intérieur, orientation, rites, type) ; village (forme, plan, situation)
 
Histoire :
archéologie ; chroniques ; migrations ; tradition orale.
 
Langue :
dialectes ; groupe linguistique ; parlers.
 
Mythes :
animaux domestiques ; création ; déluge ; feu ; origine du groupe ; plantes cultivées.
 
Organisation politique :

modèle traditionnel (par bandes, étatique, tribal) ; mouvements messianiques ; système traditionnel égalitaire(par clans, démocratique, lignages stratifiés) ; hiérarchique (royauté, seigneuries).

 
Portraits (iconographiques) :
animaux ; enfants ; femmes (jeune filles, mariées) ; hommes (jeune hommes, mariés).
 
Province :
ethnies ; géographie ; histoire.
 
Références :
bibliographie ; cartes ; dessins ; diapo ; films négatifs ; gravures ; photos CD ; photos numériques ; photos vidéo ; photos ; textes ; video.
 
Religion :
croyances (âmes ; ancêtres ; au-delà ; dieu du lieu ; esprits ; fantômes ; interdits ; possession ; réincarnation; rêves) ; intervenants dans l'invisible (chamanes, exorcistes, guérisseurs ; médiums) ; rites (agents de rituel, [rites] agraires, calendaires, collectifs, divinatoires, éthicopolitiques, funéraires, [de] guérison, [de la] naissance, privés, rappels de l'âme) ; type (animisme, bouddhisme, brahmanisme, christianisme, islam, taoïsme).
 
Santé :
intervenants (chamanes, guérisseurs, médecins) ; maladies (épidémies, endémiques, infantiles, sexuellement transmissibles dont SIDA, psychopathologiques).
 
Société :
alliance : fonctionnement (devoirs, échanges) ; résidence (matrilocale, néolocale, patrilocale) ; situation (divorce, mariage) ; droit coutumier (héritage, propriété, sanctions) ; filiation (bilatérale, matrilinéaire, patrilinéaire) ; parenté : nomenclature ; rôles (enfants, femme, homme, parents) ; système.

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Organisation et planification

Les années 1998 et 1999 ont été surtout consacrées à familiariser l'équipe de l'IRC avec son matériel (augmenté de quelques apports du CACSPI et de l'Ambassade de France). Plusieurs logiciels ont été expérimentés dont le logiciel de gestion de données iconographiques allemand Cumulus. Ce qui a permis de réorganiser l'arbre de données en catégories binaires. L'absence de tout financement a limité le fonctionnement de la Banque à la numérisation et à l'enregistrement des données existantes (environ 5000 clichés) dans le fond de documentation de l'I.R.C.

Les années 2000 et 2001 ont permis de passer à la deuxième phase du projet grâce à un financement minime de l'Ambassade de France, couplé avec la mise à disposition de l'I.R.C. par le C.N.R.S. de Jacques Lemoine. Des stages d'enquête sur le terrain pour les agents locaux de la Culture ont été réalisés dans 6 des 18 provinces que compte le Laos : Xékong, Oudomxai, Borikhamxai, Xaiyabouri, Saravane, Champassak. Jacques Lemoine a effectué des reconnaissances préliminaires dans les provinces de Xieng Khouang et Louang Namtha

Plus de 6000 photos numériques, prises sur le terrain, ont rejoint dans la banque le fond de l'Institut.

La périodicité de ces stages d'enquête sur le terrain est fonction des crédits disponibles pour en payer les frais. Les agents locaux qui y participent et les membres de l'équipe reçoivent un per diem pour équilibrer leurs dépenses.

Le chefs de projet, Khambone Thiraphouth, assisté par Jacques Lemoine, après leur avoir exposé la finalité de la Banque de données ethnographiques, les emmènent dans les villages que ces agents ont eux-mêmes désignés comme les plus traditionnels et les plus propices à l'enquête, et exposent dans chaque village le but et l'intérêt de cette visite. Les techniciens de l'équipe leur apprennent comment recueillir des données iconographiques sur la culture matérielle et manier des appareils de photo numériques. Pour la culture immatérielle, on rassemble les anciens et on enquête en public de manière interactive sur les points d'histoire, de langue, de société, de religion ou de culture en général les plus appropriés pour marquer l'identité de chaque groupe. De retour au village de base (bénéficiant de l'électricité), les techniciens examinent avec les agents locaux les résultats de leur travail, tandis que les chefs de projet rédigent ensemble leur journal de bord pour chaque journée de travail. Les photos numériques examinées sont analysées et classées et soumise à des critiques techniques.

L'ensemble des résultats d'enquête sont exposés au responsable provincial au cours de la visite de départ. Il faut rappeler que le but de la Banque est la mise en place d'un pôle de connaissances accessible à tous, en particulier, les politiques et les décideurs chargés des projets de développement économique. A l'avenir, les agents de la culture seront appelés à jouer dans ces projets un rôle plus important.

De retour à Vientiane, les données qui ont été saisies sur ordinateur portable ou sur carte mémoire sont entrées dans la banque selon les catégories sélectionnées dans l'arbre.

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